P.307 Schizophrénie et maladie cœliaque - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La maladie cœliaque est une entéropathie inflammatoire chronique en rapport avec une intolérance au gluten. L’association entre la maladie cœliaque et la schizophrénie a été fréquemment décrite dans de nombreuses études épidémiologiques. Les buts de cette étude ont été d’évaluer la prévalence de la maladie cœliaque sur un échantillon de 160 malades schizophrènes, déterminer les particularités cliniques des malades atteints de schizophrénie présentant une maladie cœliaque concomitante et évaluer l’évolution des symptômes psychotiques sous régime sans gluten chez ces malades.
Patients et Méthodes |
Il s’agit d’une étude cas-témoin ayant inclus un échantillon de 160 malades atteints de schizophrénie selon les critères de DSM IV, recrutés à la consultation de psychiatrie et un groupe contrôle apparié selon l’âge et le sexe formé de 160 donneurs de sang. L’estimation du nombre de sujets a été réalisée à l’aide du logiciel Epi info (version 6) en considérant une prévalence attendue de l’association de 2,6 % qui correspond à la prévalence obtenue dans la principale étude faite. Les donneurs de sang ont bénéficié d’un interrogatoire et d’un examen clinique minutieux afin d’éliminer toute pathologie psychiatrique ou digestive. Un prélèvement sanguin a été réalisé chez tous les malades et tous les sujets contrôles à la recherche d’anticorps sériques antigliadine, antiendomysium et antitransglutaminase de type immunoglobuline G (IgG) et immunoglobuline A (IgA) par ELISA. Un test de χ2 a été utilisé pour comparer les résultats des tests sérologiques dans les 2 groupes. Un p<0,05 a été considéré comme significatif. Une fibroscopie œsogastroduodénale avec biopsies duodénales était prévue en cas de positivité des tests sérologiques. Il était prévu que tous les malades schizophrènes présentant une maladie cœliaque confirmée par les biopsies duodénales seraient reconvoqués pour un complément d’exploration clinique et mis sous régime sans gluten. Une deuxième évaluation clinique utilisant les mêmes échelles serait réalisée 8 semaines après leur mise sous régime sans gluten.
Résultats |
Aucun sujet contrôle ne présentait des anticorps antitransglutaminase de type IgA ou IgG. Un seul patient atteint de schizophrénie présentait un taux faible d’IgA antitransglutaminase. La négativité des IgG antitransglutaminase et des IgA antiendomysium a écarté le diagnostic de la maladie cœliaque chez ce patient. Notre étude ne retrouve pas l’intolérance au gluten dans cet échantillon de malades atteints de schizophrénie.
Conclusion |
La prévalence de cette association pourrait être surestimée dans les études anciennes qui n’avaient pas utilisées des méthodes sensibles. En se basant sur les chiffres rapportés dans ces études, notre travail remet en cause l’association schizophrénie et maladie cœliaque.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A202 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.